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Haegue Yang, résidence de juin à septembre 2015

Née en 1971 à Séoul, vit et travaille à Berlin.

L’œuvre d’Haegue Yang s’impose par sa singularité et la complexité d’une proposition associant force et délicatesse. L'artiste utilise les objets du quotidien, qu'elle détourne pour créer des installations surprenantes : des séchoirs à linge se transforment en sculptures drapées de tissu, des stores vénitiens créent des espaces mystérieux, des doublures d'enveloppes deviennent des collages géométriques.

Si les objets qu'elle utilise sont familiers et facilement identifiables par le spectateur, parfois l'installation et l'association de ces multiples objets n'est pas une évidence. La voie choisie par l'artiste peut alors paraître ambigüe. D'ailleurs, elle souhaite que ses œuvres ne laissent pas le spectateur indifférent, elle l'invite à percevoir l'aspect anthropomorphique de ses sculptures, qu'il y ait une possibilité d'identification pouvant inspirer des sentiments d'empathie ou de sympathie.


Pour Haegue Yang, il y a beaucoup de mystère et de spiritualité dans les choses banales de la vie quotidienne, qu'elle réussit à faire transparaître à travers ces objets industriels, manufacturés, en les conjuguant à une approche poétique de la composition géométrique, articulant éléments communs et extraordinaires.

À l'Atelier Calder, Haegue Yang a réalisé deux sculptures qui s'inscrivent dans une nouvelle série intitulée, « sculptures meubles » composées de racines d'arbres sur lesquelles sont fixées différents objets (outils, sphères en verre, pierres...).

À travers ces deux sculptures, Haegue Yang fait référence à plusieurs pratiques traditionnelles très présentes en Asie : la culture du Bonsaï ou encore le Suiseki. Ce dernier consiste à collecter des pierres dont les formes particulières peuvent rappeler celles d'animaux, de formes humaines ou de paysages.

Ces pierres sont disposées dans les habitats généralement aux côtés de bonsaï, et acquièrent ainsi des pouvoirs surnaturels, capable de protéger les humains des mauvais esprits. Ainsi, ces éléments communs naturels acquièrent un statut extraordinaire.

C'est donc de cette tradition que s'inspire les deux œuvres réalisées par Haegue Yang à Saché, intitulées Seat of Grandeur at Villeperdue (extérieur) et Adventure at Villeperdue (intérieur). Figures de cette poésie du quotidien, les racines ainsi mises en scène déploient leurs potentiels formels.


Ces deux œuvres témoignent de la réappropriation de pratiques ancestrales, le travail réalisé sur ces deux racines est particulièrement maîtrisé, précis, il met en évidence leur beauté singulière, leurs couleurs, leurs enchevêtrements complexes. Toutefois, ces racines d'ifs sont disproportionnées, monumentales, par rapport à la taille habituelle des bonsaïs ou des pierres collectionnées dans l'art du Suiseki.

Comme très souvent Haegue Yang propose un travail très référencé mais l'interprétation qu'en fait l'artiste en propose une lecture décalée.

La sculpture d'Haegue Yang Seat of Grandeur at Villeperdue, était présentée au jardin des Plantes durant la FIAC, dans le cadre de sa programmation “hors les murs”. En 2015, à l'occasion de la COP21, conférences des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris, la FIAC a prolongé ce parcours dans le Jardin des Plantes jusqu'en décembre 2015.

Haegue Yang a représenté la Corée à la Biennale de Venise en 2009. Une série d’expositions lui ont été consacrées : au New Museum de New York en 2010, à la Kunsthaus de Bregenz, à l’Aspen Art Museum, au Modern Art Museum d’Oxford et à l’Arnolfini de Bristol en 2011. En 2012, elle a participé à la documenta (13) à Kassel. Elle a conçu cette même année une installation monumentale à la Haus der Kunst de Munich, dans le cadre d’une commande artistique annuelle. En France, Haegue Yang a présenté une exposition personnelle, « Equivoques » au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg et à l'Aubette 1928, en 2013, elle est représentée par le Galerie Chantal Crousel.

 

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